Quelles suites donner au résultat du référendum du 29 mai ?

Quelles suites donner au résultat du référendum du 29 mai ?

paru dans la rubrique Colonnes ouvertes
journal La Marseillaise 30/11/2005


Dans le cadre de la préparation de la Rencontre nationale des collectifs unitaires locaux pour une autre Europe des 3 et 4 décembre prochains, le Réseau Féministe « Ruptures, qui est membre du Collectif National du 29 Mai depuis le lancement de l’Appel des 200, a versé au débat général son analyse de la situation.

Dans la période actuelle, les collectifs unitaires locaux peuvent toujours jouer un rôle pour sortir du néo-libéralisme. Ils le peuvent, et même ils le doivent parce que la victoire du Non au référendum le 29 mai dernier a fait naître un formidable espoir que nous ne devons pas décevoir.

Il est de notre responsabilité de donner des perspectives parce que la nécessité de construire une autre Europe, véritablement alternative, sur la base du rejet de toutes les politiques néo-libérales en cours, s’impose plus que jamais. Pour cela, nous devons retrouver cette volonté d’agir ensemble dans « l’esprit de l’Appel des 200 ». C’est aussi une réponse démocratique. Face aux institutions technocratiques européennes, nous devons opposer les choix de la démocratie participative.

L’unité qui s’était construite autour du Non à la Constitution était une étape nécessaire. Actuellement, nous devons impulser une nouvelle dynamique qui transformera en une force le pluralisme et la diversité de nos collectifs unitaires.

Pour atteindre ce nouvel objectif, à la rencontre nationale, nous devons :

– Définir les contenus des propositions alternatives pour sortir du néo-libéralisme en tenant compte des expériences réalisées et des enseignements tirés : la matière existe puisque des forums multiples se sont tenus, y ont travaillé, font des propositions. La difficulté de mise en mouvement aujourd’hui réside en partie dans la méthode. Qu’en faire ? Comment les organiser ? Tous ces travaux doivent être divulgués à l’ensemble des collectifs locaux unitaires pour en tirer la quintessence qui permettra de définir les contours de l’Europe que nous voulons, ce qui suppose d’élaborer une démarche, donc de clarifier notre fonctionnement. Certains collectifs proposent d’établir des échelons de travail intermédiaires entre les Collectifs unitaires locaux et le Collectif National du 29 Mai. Il faut en débattre.

– Nous donner des objectifs de campagnes d’actions nationale, locale et européenne en lien avec l’actualité (dans lesquelles il nous appartient de trouver de nouvelles formes de solidarité) : directive Bolkenstein, celle sur les services publics … en tirer des bilans.

– Comment faire passer nos propositions ? Comment faire prendre en compte les Cahiers d’exigences. Par quel biais ? Avec qui ? Quels rapports de forces établir pour ré-impulser une dynamique populaire, sachant qu’une pression forte obligerait les Etats à en tenir compte.

– Définir où nous voulons aller ? Comment nous voulons y parvenir ? Avec qui ? Par quel processus ? C’est se clarifier sur nos stratégies et ses étapes. Voulons-nous au final une assemblée européenne constituante élue au suffrage universel, à la proportionnelle et à la parité, en même temps dans tous les pays de l’Union qui trancherait, ou cela doit-il passer par le Parlement européen, ou encore autre chose ? Ce choix pourrait être tranché lors des Etats généraux en mars 2006 après débats dans les collectifs unitaires locaux.

– Redonner toute sa place à la politique et à la démocratie dans la construction d’une Europe alternative ne pourra se faire sans intégrer la dimension féministe à porter dans toutes les mobilisations. Cela suppose de penser les réponses et les perspectives en terme d’approche féministe et d’intégrer les propositions de la Coordination Féministe pour une Europe Alternative.

En tout état de cause, la Rencontre nationale devra aboutir à un texte de déclaration montrant clairement la suite du travail à mener et ses échéances concrètes, sinon le risque serait grand d’une déperdition du travail commun et de tomber dans l’oubli.

Monique Dental

Animatrice du Réseau Féministe « Ruptures »

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