Communiqué RESF après les élections présidentielles
L’ex-ministre de l’Intérieur dont l’action à l’encontre des familles sans papiers d’enfants scolarisés et de jeunes majeurs sans papiers scolarisés lui avait valu le titre de ministre de la Chasse à l’enfant a été élu ce soir 6 mai Président de la République. Le RESF en prend acte.
Pour autant, élu au terme d’une campagne largement empreinte d’une démagogie rivalisant avec celle du Front national, M. Sarkozy ne saurait considérer que son score lui vaut autorisation de pratiquer la chasse sans frein aux familles sans papiers, aux enfants et aux jeunes majeurs. La solidarité avec les familles et les jeunes majeurs sans papiers s’est exprimée tout au long de la campagne (film des cinéastes, affaire de l’école Rampal, affaire d’Aubervilliers, procès de Florimond Guimard, retour de la famille Raba ).
Les dizaines de milliers de familles et d’enfants déboutés de la circulaire du 13 juin 2006, la dizaine de milliers de lycéens sans papiers sont bien présents sur le territoire français, certes radiés de l’existence légale mais considérés comme des élèves comme les autres par leurs camarades, leurs enseignants, les parents d’élèves et bon nombre de citoyens de ce pays. A l’évidence, la question devra être traitées par le premier gouvernement de M. Sarkozy.
Les « solutions » suggérées par le candidat UMP (ces jeunes et ces familles « n’ont pas vocation à rester en France » a-t-il répété au long de sa campagne) sont inacceptables et inapplicables. On espère pouvoir les mettre au compte de la démagogie à l’égard des électeurs du Front national, car la mise en œuvre réelle de dizaines de milliers d’expulsions de familles supposerait des moyens indignes d’un gouvernement démocratique.
Quoi qu’il en soit, même si le nouveau président de la République était tenté de tirer argument de la majorité qui s’est rassemblée sur son nom pour essayer de faire appliquer des mesures que le sens de l’humanité et les droits de l’Homme et de l’Enfant réprouvent, le RESF appellerait à s’y opposer, fermement. Les valeurs de celles et ceux qui défendent les familles et les jeunes sans papiers méritent d’être défendues, quand bien même elles seraient condamnées par des lois de circonstance et perçues comme minoritaires.
Le RESF appelle à la poursuite de toutes les actions entreprises pour empêcher l’expulsion des familles et des jeunes sans papiers scolarisés. Il demande la régularisation de toutes ces familles et de ces jeunes gens. Il s’élève contre les poursuites engagées contre un certain nombre de militants rendus coupables du délit de solidarité.
Il demande en particulier que soient abandonnées les poursuites engagées contre François Auguste, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes qui sera jugé par le Tribunal de Lyon pour avoir pris la parole dans un avion qui transportait une famille en cours d’expulsion.
7 mai 2007.
Contact courriel : educsansfrontieres@free.fr