Communiqué à l’occasion du 8 mars 2011, Journée internationale de luttes des femmes

Communiqué à l’occasion du 8 mars 2011, Journée internationale de luttes des femmes

Manifestation 5 mars 2011

Aujourd’hui, et comme chaque année, nous fêtons la Journée Internationale des Femmes, le 8 mars.

Le 8 mars, pour nous, féministes, ne doit pas se banaliser en « une journée de la Femme » mais rester la commémoration des luttes des femmes dans le monde et de notre solidarité car chacune de nos luttes et de nos combats sont les éléments constitutifs d’une seule et même revendication : l’égalité et la liberté, l’émancipation accomplie pour toutes et la reconnaissance du droit à bénéficier d’une égalité totale de traitement dans notre vie personnelle et professionnelle.

Ce 8 mars 2011, cette année, revêt un caractère particulier.
En cette journée qui célèbre les luttes des femmes ici et dans le monde et les solidarités internationales des femmes,

Féministes sans frontières, nous sommes solidaires des femmes dans le monde qui luttent pour leurs droits et dont l’humanité entière bénéficiera.

Nous avons à nous réjouir des événements qui se déroulent sur l’autre rive de la Méditerranée et à travers toute l’Afrique pour la démocratie et le respect des droits humains

Nous savons et nous relevons, réaffirmons la part importante que les femmes ont prise et prennent encore aux évolutions démocratiques et révolutionnaires de leurs pays.
Parties prenantes de ces luttes, elles sont présentes sur le terrain.

Ces femmes dont nous sommes solidaires se lèvent et marchent pour l’égalité, la liberté et la dignité ; valeur pour lesquelles nous avons marché aujourd’hui, valeur partagée malgré les mises en cause dont nous avons pu être les cibles.

Nous pensons particulièrement aux femmes qui ont été assassinées en Côte d’Ivoire lors d’une manifestation de femmes organisées pour soutenir Alexandre Watara.

Nous devons être vigilantes dans la construction des processus démocratiques pour une pleine reconnaissance de la présence des femmes et de leur rôle dans l’émancipation des peuples face aux dictatures dénoncées et aux risques de se retrouver prises en otage comme elles le furent dans le passé en Algérie et en Iran.

Féministes sans frontières, solidaires, c’est réaffirmer ces mouvements d’émancipations et ces révolutions sont les leurs, que nous ne prétendons pas parler et agir à leur place, que nous ne sommes donneuses de leçon, mais au contraire à l’écoute de leur réalité en mouvement.

Ces valeurs solidarisent les femmes de toutes origines qui luttent en France et en Europe contre les atteintes aux droits conquis de haute luttes par les générations passées, aux droits acquis des années 1970 et aux luttes que nous poursuivons pour empêcher les régressions possibles que nous dénonçons.

Notre combat féministe est aussi celui des femmes d’Ici qui réclament plus que jamais notre vigilance sur d’autres terrains tout aussi préoccupants. Il faut que cessent les violences de tous ordres : violences au travail, violences conjugales, violences des corps
marchandisés, violences des intégrismes religieux, toutes ces violences dont sont victimes principalement les femmes. Il faut que cessent les violences pour que nos droits aient un avenir.

Nos associations porteuses des luttes passées et des luttes à venir ont le devoir plus que jamais de travailler ensemble, de fédérer nos énergies multiples et diversifiées pour l’égalité, la liberté et la dignité des femmes d’Ici et d’ailleurs et partout dans le monde.

Le féminisme doit retrouver son énergie première et redevenir cette théorie révolutionnaire et subversive pour lutter contre les attaques de plus en plus nombreuses et de moins en moins masquées qui atteignent nos droits les plus élémentaires.

C’est cette unité, ce rassemblement, ce maillage, ce « tissé serré », comme le disent les Québécoises, que notre réseau féministe veut favoriser aujourd’hui pour établir des convergences de luttes dans la solidarité, afin que les actrices et les acteurs du mouvement féministe fassent encore avancer – et toujours davantage – notre juste cause, en repoussant, sans cesse, les résistances du système patriarcal qui se nourrit et est conforté par des politiques néolibérales et liberticides, au service des dirigeants des pays les plus riches. Résistance et solidarité, ces valeurs fondatrices de l’égalité de la liberté, de la sororité doivent nous permettre de consolider nos acquis et de les exiger pour toutes les femmes en Europe comme dans le monde.

Paris, le 8 mars 2011.

Monique Dental

Contact courriel : monique.dental@orange.fr

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