Déclaration à l’issue des rencontres d’été
Déclaration à l’issue des Rencontres « Féministes en mouvements »
Dimanche 3 juillet 2011
600 personnes ont participé à ces rencontres organisées par 40 associations à Evry les 2 et 3 juillet, et ont adopté une déclaration : « L’égalité, c’est maintenant ! »
Le Réseau Féministe « Ruptures » a co-organisé deux ateliers sur : « Genre et pouvoir » avec Elles Aussi et « Genre et écologie » avec Adéquations.
Déclaration adoptée à l’issue des rencontres d’été
« Féministes en mouvements »
Nous, femmes et hommes engagé-e-s dans la lutte pour l’égalité, exigeons de passer du constat récurrent, des lois non appliquées et de l’absence de volonté politique, aux actions de transformation réelle de la société, inscrites dans la durée.
Après 40 ans de mouvements de libération des femmes et de droits conquis par les mobilisations féministes, les droits des femmes stagnent, voire régressent. Les inégalités entre les femmes et les hommes, enracinées dans le système patriarcal, minent notre société et notre démocratie : elles empêchent l’émancipation des individus. L’égalité est une condition indispensable du progrès social pour faire avancer l’ensemble de la société ! La construire, c’est lutter à tous les échelons contre les stéréotypes et normes sexistes. C’est aussi combattre l’oppression, la domination, toutes les formes de discriminations et les atteintes à la laïcité.
Il est urgent de prendre en compte les effets inégalitaires de l’action publique. Contrairement aux politiques libérales actuelles, la construction de l’égalité passera par des politiques garantissant et élargissant les droits sociaux conquis.
Assez ! Nous exigeons l’égalité maintenant !
Dans la perspective de 2012, les programmes des partis doivent en tenir compte, détailler et chiffrer leurs propositions, et non se contenter de recopier les promesses des campagnes précédentes : les électrices et électeurs jugeront sur pièce !
Rassemblé-e-s à Evry les 2 et 3 juilet 2011, pour les rencontres d’été « Féministes en mouvements », nous exigeons :
1.
La création d’un ministère d’Etat des droits des femmes et d’une administration dédiée, dotés de moyens d’intervention conséquents et appropriés.
2.
Que l’égalité professionnelle et salariale devienne une priorité nationale : en contraignant les employeurs et employeuses à mettre en place l’égalité réelle sous peine de sanctions, en développant le service public de la petite enfance et en créant celui des personnes dépendantes.
3.
Que l’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes fasse partie intégrante de la formation des actrices et acteurs éducatifs, comme des programmes d’enseignement, de la petite enfance à l’université.
4.
Que la lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations envers les femmes se traduise notamment par la mise en œuvre des dispositifs existants et l’affectation de moyens adaptés.
5.
Que l’accès libre et gratuit à la contraception et à l’IVG soit garanti sur l’ensemble du territoire et que l’éducation à la sexualité devienne une priorité.
6.
Que la parité dans les instances de décision politique soit effective à tous les niveaux de représentation dès les législatives de 2012 et que la réforme territoriale soit profondément revue sous cet angle.
7.
Que les droits des personnes soient les mêmes pour toutes et tous quelle que soit leur identité ou leur orientation sexuelle.
8.
Que l’Etat impose à l’échelon européen une harmonisation par le haut des droits des femmes.
9.
Que l’Etat favorise toutes les politiques en faveur des droits des femmes dans le monde et accorde le droit d’asile aux victimes de violences sexistes ou sexuelles, dont les femmes victimes du système prostitueur. Il faut enfin régulariser les travailleuses et travailleurs sans papiers.
10.
Que l’Etat reconnaisse comme essentiel le travail mené par les associations féministes et leur affecte des financements pluriannuels conséquents, indispensables à la mise en oeuvre d’actions pérennes.
Nous n’attendrons pas plus longtemps : l’égalité, c’est maintenant !