Le 8 mars 2012, femmes & lesbiennes, reprenons la nuit et la rue !!

Le 8 mars 2012, femmes & lesbiennes, reprenons la nuit et la rue !!

La Journée Internationale des luttes des femmes,
qui s’ancre au début du xxè siècle dans des manifestations
et grèves de femmes ouvrières et des revendications
féministes pour l’égalité, se voit une fois de plus instrumentalisée
par la classe politique pendant que les magasins nous distribuent des roses.

Entre récupération politique et bonne conscience patriarcale, le 8 mars serait NOTRE journée. Mais…

• C’est TOUS LES JOURS que nous sommes harcelées par un patron, draguées par un voisin, insultées par un inconnu, violées par un oncle ou un conjoint, assassinées par un mari.

• C’est TOUS LES JOURS qu’une femme noire travailleuse du nettoyage est violée par un présidentiable qui parade toujours sur la « scène internationale ».

• C’est TOUS LES JOURs qu’une femme sans logement s’immole de désespoir en région parisienne.

• C’est TOUS LES JOURS qu’une femme prostituée est violée par trois flics dans un fourgon de police – flics acquittés par une justice de classe et patriarcale.

• C’est TOUS LES JOURS qu’on nous traite de menteuses quand nous dénonçons ces agressions.

• C’est TOUS LES JOURS que nous subissons la précarité, la crise sociale, les temps partiels imposés, les bas salaires, les problèmes de logement, les doubles journées de travail, la dépendance économique à un conjoint, la prostitution.

• C’est TOUS LES JOURSs que les centres IVG ferment, que l’État fait passer les lignes d’écoute pour femmes victimes de viols aux mains d’entreprises privées, que Pôle Emploi nous « relooke » (pour mieux nous reléguer à des postes de strip-teaseuse ? ).

• C’est TOUS LES JOURS que nous sommes enfermées en prison ou à l’extérieur.

• C’est TOUS LES JOURS que nous subissons le patriarcat et l’hétérosexisme.

• Dans tous les milieux, toutes les classes, toutes les cultures, tous les âges.

• Dans la famille, dans le couple, dans nos groupes d’ami.e.s, nos espaces militants.

• Dans la rue, dans le métro, au travail, à la maison, dans les fêtes.

C’est TOUS LES JOURS, TOUTES LES NUITS et c’est PARTOUT.

La solidarité masculine scelle le sentiment d’impunité des agresseurs et de leurs complices, leur propagande de haine sexiste nous condamne toutes à nous taire et nous enfonce toujours plus, pendant que la Justice confirme les discours les plus masculinistes.

Aujourd’hui nous nous organisons sur une base de classe de femmes et lesbiennes, nous apprenons à nous défendre verbalement et physiquement, nous créons des rapports de sororité et d’entraide, nous construisons notre autonomie.
Nous n’avons plus ni culpabilité, ni doute, ni honte. Ripostons, on verra bien qui « l’a bien cherché » ! Marre de l’impunité !

RIPOSTONS . ATTAQUONS. NOUS NE NOUS TAIRONS PAS !

► MARCHE DE NUIT ?
Dans l’espace public, la nuit ferait de nous des victimes. Nous devrions nous terrer. Nous devrions nous faire (r)accompagner. Mais nous n’avons pas peur. Depuis les années 70, des femmes, des lesbiennes, des féministes reprennent la nuit, la rue, l’espace public lors de marches non-mixtes.

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