Au Sénégal : « Les femmes décrètent la fin de la figuration »
Au Sénégal : « Les femmes décrètent la fin de la figuration »
Finie l’époque où les femmes députés pour la plupart faisaient de la figuration au sein de l’Assemblée nationale à défaut de servir de caisse de résonance pour le régime en place. Les femmes de la 12ème Législature entendent amorcer une rupture.
Plus d’une soixantaine de femmes nouvellement élues à l’Assemblée nationale du Sénégal issues de toutes les coalitions et parties se sont réunies à l’initiative du réseau siggil jigeen du 19 au 24 juillet 2012 à l’hôtel Terrou Bi de Dakar.
Cette rencontre avait pour objectif de sensibiliser les femmes sur le statut du député, le fonctionnement du parlement et les enjeux de la nouvelle législature. Elle a également permis aux femmes élues de se connaitre, de partager leur expérience et affiner leurs stratégies en vue d’une meilleure efficacité de leur intervention dans leur travail de parlementaire notamment envers les populations qu’elles représentent mais aussi d’orienter les femmes nouvellement élues sur leurs rôles et responsabilités en mettant l’accent sur l’organisation et le fonctionnement de l’assemblée nationale et la pratique parlementaire ; sensibiliser les femmes députés sur les concepts de leaderships de genre et sur la communication politique.
Les hommes sont avertis ! Les femmes ne feront pas de la figuration pour cette nouvelle législature. Elles ont affirmé que leur participation à la vie politique est une question de droit fondamental et qu’elles ont les mêmes compétences que les hommes et surtout l’engagement et la détermination à changer le cours normal des choses.
Toutefois, elles devront assurer leur rôle et leur mandat afin que la future assemblée soit véritablement celle de la rupture et du changement. Madame Safiétou Diop, Présidente du Réseau Siggil Jigeen se réjouit de la qualité de la formation des femmes élues à l’Assemblée Nationale et pense qu’elles sont suffisamment outillées et conscientes de ceux qui les attendent.
«Elles ont reçu une formation de qualité et nous avons vu qu’elles sont en confiance. Elles sont sensibilisées pour alerter l’opinion publique et les autorités qui ont le devoir d’appliquer la loi sur la parité. Elles sont entrain de concocter leur stratégie au cas où les autorités n’iraient pas dans le sens de la loi, elles puissent réagir afin que la loi puisse être respectée», a-t-elle déclaré.
A sa suite, la sociologue Fatou Sow Sarr affirme que cette formation a permis aux nouvelles élues de se familiariser avec les textes. Elle n’a pas manqué de revenir sur le rôle des femmes. Selon elle «aucune société ne peut prétendre au développement durable et équitable sans une véritable participation des femmes dans les instances de prise de décision».
«La parité absolue homme/femme est un outil de cohésion sociale. Un pas vers un nouveau destin du Sénégal», a soutenu l’Universitaire avant d’ajouter que : «la bataille de la parité est à moitié gagnée. Elle n’est pas encore définitive. Elle sera effective le jour où les Sénégalais diront que nous n’avons pas eu tort d’envoyer un nombre aussi important de femmes à l’Assemblée nationale».
Mêmes les députées nouvellement élues ne semblent nourrir aucun complexe. «Les femmes qui nous ont précédé à l’Assemblée Nationale, n’ont pas plus d’expérience que nous», a d’ailleurs soutenu, Ndéye Awa Mbodji de la liste Bes Du Niak.
Source:sudonline