Communiqué du réseau féministe Ruptures
Réseau Féministe « Ruptures »
Communiqué 20 novembre 2013
A l’occasion de la manifestation des associations féministes pour le « 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes »
Notre association appelle à manifester le 23 novembre à l’occasion de la journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes. Cette journée est l’occasion de rappeler la dure réalité des faits des violences multiformes que subissent les femmes, ainsi que nos revendications.
Qu’il s’agisse de harcèlement moral et sexuel dans le travail, de viols, de violences physiques au sein des couples, de mariages forcés, de violences prostitutionnelles … ces violences blessent les femmes, les prive de leur liberté d’aller et venir, de leur sentiment de sécurité, de leur confiance en elles, de leur aptitude à nouer des relations, de leur goût de vivre, et cette situation affecte toutes les femmes qui sont potentiellement des victimes. Les violences que subissent les femmes – parce qu’elles sont des femmes – sont l’expression des relations de pouvoir et la marque d’une société profondément inégalitaire et sexiste et la preuve que l’ordre sexuel du système patriarcal et de la domination masculine ont, encore de nos jours, une forte emprise sur notre société. Cette situation intolérable est un enjeu société, politique et économique qui doit être appréhendées comme tel. Il est donc absolument indispensable de prendre en compte la juste mesure de la nature des violences parce que celles-ci bafoue l’égalité constitutionnelle entre femmes et hommes, ce qui est contraire à toute émancipation humaine.
Il n’est pas tolérable que ces violences soient banalisées et souvent encore impunies, puisque ce sont des crimes et des délits. Tant que des femmes subiront des violences, il ne saurait y avoir de paix. C’est pourquoi cette journée est aussi une journée de solidarité envers toutes les femmes dans le monde qui les subissent. Notre combat est leur espoir, cet espoir sera notre combat.
Sous la pression des mobilisations féministes, des politiques publiques ont été promulguées. Des lois ont été votées, La nécessité d’aller vers l’égalité réelle pour les femmes dans les faits reste donc prégnante.
Nous réclamons :
une totale prise en compte des crimes commis envers les femmes qui les protègent efficacement contre les violences dont elles sont victimes ;
des moyens, encore trop insuffisants, doivent être amplifiés ;
une réelle prise en compte des situations spécifiques des femmes étrangères victimes de violence par le renforcement des titres de séjour ;
la reconnaissance du droit d’asile pour les femmes victimes de persécutions dans le monde ;
la prise en compte les effets des politiques économiques sur la précarisation des femmes, qui, eux aussi, font partis des violences que subissent les femmes.
Nous sommes également rassemblé-e-s aujourd’hui parce qu’une proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel sera soumise dans quelque jours au vote des député-e-s à l’Assemblée nationale. Cette loi reconnaît que la prostitution est une violence et réaffirme la tradition abolitionniste de la France.
Si ce projet de loi est une avancée, notamment parce qu’il s’appuie sur l’abrogation du délit de racolage qui fait peser le poids de la répression sur les personnes en situation de prostitution, elle doit encore aller plus loin. Après avoir abolit les privilèges en août 1789, l’esclavage en 1848 et la peine de mort en 1981, la France doit aujourd’hui abolir le système prostitueur.
C’est possible, car toutes les grandes réformes qui ont été accomplies ont consisté, non à faire quelque chose de nouveau, mais à défaire quelque chose d’ancien ». (1858, Buckle).
Paris, le 20 novembre 2013.
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