Déclaration suite à la vague d’attentats commis à Paris le 13 novembre 2015
Déclaration suite à la vague d’attentats commis à Paris le 13 novembre 2015
A ce jour, au moins 126 morts, 250 blessés dont plus de 90 dans un état grave.
Nous exprimons notre profonde indignation face à ces actes barbares. Nous assurons les familles des victimes de notre indéfectible solidarité.
L’Humanité victime de la barbarie.
Notre humanité est de nouveau attaquée. La barbarie des terroristes est aveugle, sans limite et peut encore frapper. Leur cible est devenue globale. Notre attitude doit être à la hauteur, notre réponse, notre riposte forte et digne. Nous devons rester uni-es et solidaires autour des valeurs de notre démocratie avec toutes celles et tous ceux qui les partagent et qui les défendent.
Solidarité et confiance plutôt que replis sur soi et méfiance. Ne cédons pas à la facilité de nous méfier de tout ce qui nous est étranger. Reprenons la marche des peuples libres, debout pour celles et ceux qui sont tombé-es. Saisissons les mains qui se tendent bien plus nombreuses que la main qui nous frappe. La force de notre détermination à rester uni-e-s doit étouffer les éclats de leurs actes maléfiques. La colère, la tristesse, le désarroi, la sidération doivent faire place à la détermination solidaire de garder la tête haute. Acceptons nos divergences pour nous unir massivement contre cette aveugle cruauté.
La crainte aujourd’hui après la compassion pour ces victimes innocentes est que la réaction de sidération face à ces attentats sanglants soit de s’en remettre à un besoin d’état fort, policier et dangereusement protecteur. Cela risque de nous entrainer dans une spirale infernale de renforcements sécuritaires.
Comment envisager les jours à venir ?
Il faut encore plus affirmer notre désir, notre volonté de solidarité, de paix, de fraternité, de liberté, de respect des différentes cultures, en un mot de vivre dans un monde libre et solidaire, basé sur une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
Nous ne savons pas encore ce qui sera autorisé ou interdit, mais d’ores et déjà la Préfecture de police a interdit toutes les manifestations de rues à Paris jusqu’à nouvel ordre. La question de la tenue de la COP21 ou en tout cas de ses modalités est donc posée et, pour nous, celle de nos mobilisations. Qu’en sera-t-il des manifestations féministes prévue le 21 novembre à l’occasion de la Journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes, celle du 29 novembre à l’appel de la Coalition Climat et celles que nous avons prévu de tenir pendant le Village Mondial des Alternatives en décembre ?
Dans le combat restons solidaires et uni-es. Soyons vigilant-es face aux dérives des pensées et des Etats.
Paris, samedi 14 novembre 2015.
Les membres du Collège du Réseau Féministe « Ruptures »
Monique Dental, Marie-Josée Salmon, Bernard Bosc, Claudy Bouyon.
Contact courriel : monique.dental@orange.fr
Tél : 01 42 23 78 15 – 06 73 44 78 65
URL : http://www.reseau-feministe-ruptures.org
Quelques précisions juridiques
L’état d’urgence ? Qu’est-ce que cela implique ?
• Les préfets peuvent interdire sous forme de couvre-feu la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux précis et à des heures fixées par arrêté. Ils peuvent instituer « des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé », interdire de séjour « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ».
• Le ministre de l’intérieur peut assigner à résidence toute personne « dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public ».
• Le ministre de l’intérieur ou les préfets peuvent « ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion » et « les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre » ainsi qu’ « ordonner la remise des armes de première, quatrième et cinquième catégories ».
• Par disposition expresse, le ministre de l’intérieur et les préfets peuvent ordonner des perquisitions à domicile « de jour et de nuit », prendre « toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et de la radio ». Les perquisitions peuvent être faites sans le contrôle d’un juge.