Sexisme , les pouvoirs publics aux abonnés absents
Communiqué de presse sur le récent rapport du Haut conseil à l’égalité femmes/hommes sur l’état du sexisme en France que le CNDF aimerait voir signé unitairement (message du 29 janvier).
Les signatures, de structures et non individuelles, sont à faire parvenir à collectifdroitsdesfemmes@gmail.com.
Le rapport du HCEFH 23 Janvier 2023 sur l’état du sexisme en France est mortifère. Où est la grande cause du quinquennat ? Combien de rapports, de chiffres, de mortes, faudra-t-il encore pour que le gouvernement mette en face de ses annonces les moyens réclamés depuis des années par les associations féministes et les syndicats ?
« 37 %, des Françaises interrogées ont déjà vécu une situation de non-consentement
33 % des femmes interrogées ont déjà eu un rapport sexuel suite à l’insistance de leur partenaire alors qu’elles n’en avaient pas envie
9 femmes interrogées sur 10 affirment anticiper les actes et les propos sexistes des hommes et adoptent des conduites d’évitement pour ne pas les subir, 57 % des femmes ont déjà subi des blagues ou remarques sexistes, 29 % des remarques faites sur leur tenue ou physique, 16 % des hommes pensent encore qu’une femme agressée sexuellement peut en partie en être responsable ».
Ces chiffres sont éloquents.
En 2023, la domination masculine reste une réalité que les femmes subissent au quotidien, elles sont toujours victimes d’une oppression spécifique où qu’elle soient, dans la sphère privée ou publique.
Les discours ne suffisent pas pour que l’égalité devienne réelle dans les consciences. Ce sont les lois et les actions publiques qui sont les premières garantes des droits qui ont été conquis. L’égalité de droits doit devenir une égalité de faits.
En 2023, quand 23% des hommes de moins de 35 ans considèrent qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter, éduquer à l’égalité est un enjeu de société.
La problématique des rapports de domination entre les hommes et les femmes et de la construction sociale des rôles féminins et masculins doit être prise en compte à l’école qui doit remplir sa mission d’émancipation individuelle et collective des stéréotypes. Aujourd’hui, les moyens publics ne sont pas à la hauteur des enjeux dénoncés par le rapport.
La solution est pourtant simple : donner des moyens pour un plan de formation des personnels à court terme et pour financer les interventions des associations dans les établissements scolaires.
La formation des personnels doit inclure la question des violences sexistes et sexuelles et les enjeux de la lutte contre le sexisme dans la protection de l’enfance et de l’adolescence. Les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle doivent aussi concerner la relation affective, le désir, le respect entre partenaires.
Nous voulons une véritable politique éducative nationale non sexiste, luttant contre les LGBTPhobies, à tous les stades de la socialisation, faisant partie intégrante de l’emploi du temps annuel des élèves.
Nous soutenons les recommandations du HCEFH qui sont celles que nous réclamons depuis des années.
Nous demandons une Loi-Cadre contre les violences faites aux femmes, des tribunaux dédiés aux violences sexistes et sexuelles, deux milliards tout de suite, et une véritable volonté politique pour l’application stricte des lois existantes sur les violences faites aux femmes avec la mise en place d’une commission de contrôle multipartite, la formation de l’ensemble des professionnel-les, d’accueil et de soutien, de santé, sociaux, d’éducation, d’hébergement, de police et de justice et des campagnes publiques permanentes de prévention.
Nous demandons des mesures et des moyens d’urgence immédiats.
Nous voulons que le gouvernement, sourd à nos revendications, nous reçoive rapidement.
Aujourd’hui un énième rapport, demain combien de femmes victimes ?