Communiqué « Alter Grenelle de l’Ecologie » / 21 Octobre
L’écologie a été, dès son origine, un combat, une remise en question, une interpellation de la société par quelques personnes conscientes d’un danger lié à l’ultra libéralisme qui s’accompagne de son cortège de consommations.
Après avoir conceptualisé, formalisé, critiqué … les écologistes des premiers temps ont proposé une lutte ayant deux objets :
ralentir, sinon renverser la société de consommation
informer, sensibiliser, gagner à leur combats les citoyennes et les citoyens.
C’est sur ce deuxième domaine que s’est opéré leur plus grande réussite. La popularisation du combat écologique a fait des ronds dans l’eau. Les cercles ainsi créés ont à leur tour provoqué des ondes de choc. Les Nations capitalistes ont été, principalement en Europe et dans les pays anglo-saxons influencés par la culture européenne (Australie, Canada), gagnés par de nombreux courants écologistes qui se sont maillés avec d’autres sensibilités proches dans leur objet de remise en question de la société capitaliste de consommation : hippies, féministes, Grünen, Greenpeace … Ces mouvements, plus ou moins radicaux, et malgré leur radicalité, se sont vus aussi dissous dans la banalisation des approches médiatiques de la problématique écologique. L’émission de Nicolas Hulot en est l’aboutissement emblématique. Toutes et tous écolos, mais surtout pas chez les « Verts » (cf. Al Gore prix Nobel de la Paix).
L’écologie politique a été vidée de son sens originel pour se retrouver individualisée. A chacun son idéal écologique, toutes et tous conscients du danger, toutes et tous prêts à colmater les brèches, toutes et tous la fleur entre les dents (Peace and Love exit le fusil) mais toutes et tous oublient les racines de cette fleur éphémère. Quid de l’élaboration commune d’une réponse constructive à la constatation d’une catastrophe annoncée.
Tel est l’enjeu pour nous d’un Alter Grenelle.
Dès 1992 à Rio de Janeiro, puis en 2002 à Johannesburg lors de la déclaration du Collectif d’ONG françaises (*) dans le cadre des Sommets mondiaux du développement durable, des associations de femmes et de féministes ont porté une réflexion qui a conduit à élaborer la plate-forme « Femmes pour la qualité de la vie ». Celle-ci, sans être exhaustive a pris en compte la dimension femmes dans certaines thématiques comme la féminisation de la pauvreté, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la paix et la justice.
Monique Dental
Animatrice du Réseau Féministe « Ruptures ».
(*) La plate-forme « Femmes pour la qualité de la vie » a été élaborée par Femmes et Changements, les Editions Cultures Croisées, Enda-Colombie, Groupe Femmes et Mondialisation, Le Monde selon les Femmes (Belgique), PsEau, Rapsode-Production, Réseau Féministe « Ruptures ».