Message de la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) qui alerte sur une situation grave

Message de la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) qui alerte sur une situation grave

Message de la Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) qui alerte sur une situation grave et demande de signer cette pétition.

 

Le Réseau Féministe en fait partie, et en tant que membre du CIAMS en est signataire. Nous invitons les associations à la signer également, à la partager et à la diffuser sans modération, elle est d’une importance capitale.

 

Message de la CIAMS :

L’action que nous lançons contre les travaux de la Conférence de La Haye qui visent à promouvoir le recours à la GPA mondialement est très importante. 

 

Nous sommes très inquiètes. Une fois que le mot « maternité de substitution -GPA » sera inclus dans un instrument international, la maternité de substitution sera légitimée dans le monde entier et nous ne pourrons jamais revenir en arrière. Nous luttons contre les travaux de la Conférence de La Haye depuis 5 ans, mais sans aucun résultat jusqu’à présent, si ce n’est la sensibilisation d’un plus grand nombre de féministes à cette question, aussi redoublons nous d’efforts avec ces deux nouvelles actions.

 

APPEL A STOPPER TOUTE INITIATIVE VISANT A ORGANISER LA GPA

 

Cette pétition, lancée par la CIAMS (Coalition Internationale pour l’abolition de la maternité de substitution) est portée par une soixantaine d’organisations féministes et en faveur des droits humains.

 

Contexte

La Conférence de la Haye de droit international privé s’est engagée depuis 2010 à élaborer un projet de convention internationale qui traite de filiation dans le contexte de la GPA afin de garantir aux personnes qui y ont recours, les effets de la GPA transfrontières

L’aboutissement de ces travaux, prévu à horizon 2024-2025, serait redoutable car ils légitimeraient mondialement le recours à la GPA, au profit d’une industrie qui exploite la capacité reproductive des femmes. En prenant résolument le parti du marché de la GPA, la Conférence de la Haye bafoue totalement les droits des femmes et des enfants.

Avant même la finalisation de ces travaux, leur impact se fait sentir. Différentes instances nationales (lorsque la GPA est interdite) ou internationales (comme l’UE) s’y réfèrent, en considérant que cette éventuelle convention va permettre une réglementation internationale, leur évitant ainsi d’avoir à prendre des décisions à leur niveau.

Là où la GPA prolifère, au lieu de l’interdire, des initiatives législatives visent à l’encadrer. Or, réglementer la GPA consiste, tout au plus, à normaliser l’exploitation des femmes pour leurs capacités reproductrices et jamais à l’éradiquer[i].

Appel

Les personnes soussignées, les associations féministes et de la société civile, les personnalités publiques et politiques en tant que défenseur.euse.s des droits humains des femmes et des enfants, considèrent que le projet de la Conférence de la Haye, et tous les projets d’encadrement connexes de la GPA, sont attentatoires aux droits humains.

Nous rappelons ici aux Etats et aux législateurs que la maternité de substitution est :

  • Une atteinte à la dignité humaine, celle des femmes et des enfants qu’elle réifie. La dignité de la personne est un droit fondamental, et en tant que tel inaliénable, garanti par les textes internationaux qui ne peut souffrir d’aucune exception.
  • Une forme de violence à l’égard des femmes, parce que femmes, en raison de leurs capacités reproductives, qui cumule violences physiques, médicales, économiques et psychologiques, imposées avec un simulacre de consentement : le contrat.
  • Une pratique qui porte atteinte au principe d’égalité des êtres humains et d’égalité entre les femmes et les hommes, en créant une catégorie subalterne de femmes affectée à la procréation pour autrui.
  • Une atteinte à la dignité des enfants nés de. L’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas d’être conçu et mis au monde dans le but d’être séparé de sa mère, ni de faire l’objet d’un contrat.
  • Un risque pour les enfants des mères porteuses, au plan de leur santé psychique, mentale et émotionnelle, confrontés concrètement au trafic d’enfants au sein même de leur propre famille
  • Une tendance à faire exister un droit à l’enfant en lieu et place d’un droit acquis et reconnu à fonder une famille.
  • Enfin au sens des textes internationaux, la GPA relève d’une part du trafic d’enfants et d’autre part de la traite des femmes à des fins de reproduction.

Pour toutes ces raisons, nous lançons donc un appel aux États, en leur demandant de:

  1.  Désapprouver le projet de convention concernant la filiation dans le contexte de la maternité de substitution qui sera présenté en 2024-2025 aux  Etats membres de la Conférence de droit international privé de La Haye.
  2. Améliorer leurs législations afin de traiter le recours à la maternité de substitution comme un crime de violence à l’égard des femmes, assimilable à la traite humaine, qu’il soit perpétré sur leur territoire ou à l’extérieur, sur la base de l’article 3 de la Convention d’Istanbul.
  3.  S’engager à inclure une perspective féministe, sur la base de l’article 6 de la Convention d’Istanbul, dans la mise en œuvre et l’évaluation des conventions qu’ils ratifient, et à promouvoir et mettre en œuvre des politiques d’égalité femmes hommes en reconnaissant que certains types de violence affectent les femmes de manière disproportionnée et exclusive.
  4. Promouvoir le projet féministe de convention internationale pour l’abolition de la maternité de substitution, proposé par la CIAMS (Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution).
  5.  Lutter contre ce type de crime qui touche à la fois les enfants et les femmes en renforçant la collaboration transnationale pour mettre fin à l’exploitation reproductive.
  6. Prendre en considération l’intérêt supérieur de l’enfant dans toutes les décisions qui le concernent, et plus particulièrement dans les décisions concernant l’accès à ses origines (Convention internationale des droits de l’enfant ).

Le seul courage politique consiste aujourd’hui à abolir le recours à la GPA (grossesse pour autrui)

Cette pétition, lancée par la CIAMS (Coalition Internationale pour l’abolition de la maternité de substitution), est portée par une soixantaine d’organisations féministes et en faveur des droits humains. (Voir la liste ICI )

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 [i] Dans les Etats où la GPA est légale, des changements législatifs sont demandés pour favoriser la satisfaction des clients au détriment des droits humains des femmes et des enfants : (i) si la pratique est considérée altruiste, les changements demandés visent à la rendre commerciale (Etat de New York, UK, Canada) ou effacent la mère de naissance (Grèce) ; (ii) si elle est commerciale, toute limitation concernant les clients est bafouée (Ukraine).

Nul Etat qui a légalisé ou tolère la GPA ne protège,en aucune manière, les droits des mères de naissance ni ceux des enfants nés par GPA. Au contraire, lorsque la pratique est légale ou tolérée, cela conduit à l’installation de réseaux de traite d’êtres humains (Grèce, Ukraine, Mexique).

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