Intégrismes, femmes et sport aux Jeux Olympiques de Londres 2012
Intégrismes, femmes et sport aux Jeux Olympiques de Londres 2012
Annie Sugier, Présidente de La Ligue du Droit International des femmes et membre du Comité Scientifique et du réseau ” femmes et sport “ de Sport et Citoyenneté.
Le Projet « Londres 2012 : justice pour les femmes » est soutenu par la CLEF (Coordination française pour le Lobby Européen des femmes) qui représente 80 associations et par le LEF (Lobby Européen des Femmes) qui en représente 2500.Il est appuyé par un Comité de soutien composé de 30 personnalités françaises et étrangères (sociologues, philosophes, historiens,…).
Le sport et la place des femmes dans la société : le sport est un miroir grossissant des inégalités entre les hommes et les femmes dans la société. Si aujourd’hui les femmes ont accès à tous les sports, certains pays continuent à leur refuser ce droit et/ou rejettent les normes vestimentaires communes à la pratique du sport sous des prétextes religieux. La présence des femmes dans les instances dirigeantes est minoritaire, et partout limitée par un « plafond de verre ». Le sport masculin de haut niveau draine l’essentiel de l’attention médiatique.Pourtant les exploits des sportives constituent un formidable levier pour casser les stéréotypes sexués, faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes et permettre de dépasser les différences culturelles.
La charte olympique : le Stade Olympique est un lieu clos où s’applique une loi unique : la Charte Olympique fondée sur des principes universels qui permettent de dépasser les différences raciales, sociales, religieuses et culturelles. La Charte est un outil puissant qui affirme le rejet de toute forme de discrimination y compris de race et de sexe. Mandela l’avait compris, parce qu’il avait une vision d’homme d’Etat et sans doute parce qu’il était lui-même un sportif. En obtenant l’exclusion de l’Afrique du Sud du Mouvement Olympique pour cause d’apartheid, il a porté au régime de Pretoria le coup le plus dur, celui qui touchait à son image. Si l’apartheid a été heureusement vaincu, d’autres formes de discriminations notamment de sexe, persistent dans le stade Olympique. Elles sont également en contradiction avec les termes de la Charte Olympique.
Des exigences pour Londres 2012 : les Jeux Olympiques de Londres doivent être l’occasion pour l’Union Européenne de montrer sa volonté de faire passer dans les faits les notions de mixité et de parité hommes/femmes qu’elle défend.La Ligue du Droit Internationale des femmes, membre de la CLEF a adressé sept revendications au Mouvement Olympique qui se résument en un slogan : justice pour les femmes ! Appliquer avec rigueur la Charte Olympique c’est respecter au moins trois des principes consacrés pas celle-ci : la neutralité du sport qui s’oppose au port de signes politiques ou religieux par les athlètes, le refus de toute discrimination fondée sur le sexe la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.
20 novembre 2011