2 ème table ronde Le Mai des Féministes
3 tables-rondes organisées par le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures »
dans le cadre de l’Appel « Mai 68 Ce n’est toujours qu’un début » site : www.mai-68.org
Hémicycle du Conseil Régional Ile-de-France
57, rue de Babylone
75007 – PARIS
Programme
22 mai 2008 – 19 H. à 22 H.
2ème table-ronde :
« La révolution féministe dans les années 70-80 »
18 Heures 45 : démarrage du fond sonore d’ambiance de musique de chansons féministes des années 70.
19 Heures :
· Ouverture :
Monique Dental (Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », animatrice des activités en réseau).
· Message d’accueil : Francine Bavay, vice-présidente chargée du développement social, de l’économie sociale et solidaire, de la santé et du handicap.
· Natacha Henry : modératrice
Journaliste, historienne.
Livres :
« Les filles faciles n’existent pas, essai », Michalon, 2008.
« Exciseuse » avec Linda Weil-Curiel, City, 2007/
« Marthe Richard, l’aventurière des maisons closes », Punctum, 2006.
« Les « mecs lourds » ou le paternalisme lubrique », Robert Laffont, 2003.
« Dites-le avec des femmes, le sexisme ordinaire dans les médias », coll., CFD/AFJ, 1999.
19 Heures 20 : Interventions (12 minutes chacune)
Simone Iff : « On ne mendie pas un juste droit, on se bat pour lui »
Ancienne présidente du MFPF (Mouvement Français pour le Planning Familial).
Après les amphis et les manifestations de Mai 68 et l’écoute des femmes dans les permanences, le MFPF se politise, devient un mouvement d’éducation populaire, participe et coordonne les luttes pour arracher le droit fondamental de dissocier sexualité et procréation.
Livres :
« Le droit de choisir : l’IVG en France et dans le monde » de Catherine Gentile et le MFPF.- Syros, 2008.
« J’appèle pas ça de l’amour : les violences dans les relations amoureuses » de Agnès Boussuge, Elise Thiébaut et le MFPF. Syros, 2007.
« Liberté, sexualités, féminisme : 50 ans de combat du planning pour les droits des femmes » Ed. La Découverte, 2006.
« A propos de la sexualité des femmes », MFPF, Ed. Tierce, 1979.
« Les interruptions volontaires de grossesse », colloque international du MFPF, Ed. Tierce, 1978.
« Le nouvel ordre’ sexuel » de Dominique Wolton, Ed. Seuil, 1978.
« Demain, la société sexualisée » de Simone Iff, Ed. Calman-Lévy, 1975.
« La femme du XXème siècle » in Semaine de la pensée marxiste, article de Simone Iff sur le couple, PUF janvier 1965.
· Marie-Jo Bonnet : « Le désir, instrument de libération : l’expérience du MLF »
MLF – Gouines Rouges – La Spirale – historienne.
La question de l’homosexualité est inscrite dans l’émergence même du MLF à partir du moment où le mouvement se veut non mixte et axé sur la libération de la parole des femmes et de leurs désirs.
La grande originalité du MLF est d’avoir dé territorialisé le désir en ouvrant la frontière séparant l’homosexualité de l’hétérosexualité. Expérience décisive, qui semble avoir été oubliée tant elle subverti les normes sociales et psychanalytiques. L’enjeu sous-jacent de cette expérience collective est d’inscrire dans la Cité une symbolique nouvelle de la relation femme-femme.
Hommage à des femmes qui m’ont fait évoluer : (extrait audio entretien de Monique Wittig)
Ayant déjà beaucoup écrit sur l’Eros féminin rebelle des années 1970 et les rapports homosexualité/hétérosexualité dans le MLF, je souhaite aujourd’hui rendre hommage aux femmes qui m’ont fait évoluer.
Monique Wittig, d’abord, qui est la première femme qui m’ait parlé lorsque j’ai débarqué au MLF en février 1971 et qui incarne la créativité du mouvement, l’Ecriture, la poésie et bien sûr le combat pour la reconnaissance des lesbiennes.
Anne-Marie Grélois, que j’ai rencontré dans le groupe des Polymorphes perverses et que j’ai suivi lorsqu’elle a fondé le FHAR (Front Homosexuel d’Action révolutionnaire) avec Guy Hocquenghem et Française d’Eaubonne, puis les Gouines Rouges.
Simone de Beauvoir, que j’ai rencontré en 1975 dans le groupe d’historiennes qu’elle avait réuni pour préparer des émissions de télévision « Sartre dans le siècle ». Ce groupe me donna l’élan pour commencer ma thèse.
Charlotte Calmis, peintre et poète, fondatrice de la Spirale, rencontrée en 1974 et qui sera mon initiatrice dans le domaine de l’art des femmes et de la liberté intérieure.
Livres :
« Les femmes artistes dans les avant-gardes » Odile Jacob, 2006. Chapitre sur « Le MLF, nouvelle conscience, nouvelle politique ».
« Les femmes dans l’art. Qu’est-ce que les femmes ont apporté à l’art ? » Ed. de la Martinière, 2004.
« Qu’est-ce qu’une femme désire quand elle désire une femme ? », Ed. Odile Jacob, 2004. chapitre sur « Le désir, instrument de libération ».
« De la libération des femmes à l’institutionalisation d’un féminisme bon chic bon genre », Actes du colloque Sexe et Genres, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2003.
« Les Deux Amies – Essai sur le couple de femmes dans l ’art », Ed. Blanche, 2000. Chapitre sur les lesbiennes au MLF.
« Lesbiennes et féministes au XXe siècle », Les Temps Modernes, mars-avril 1998.
« Un choix sans équivoque : recherches historiques sur les relations amoureuses entre les femmes, XVIème au XXème siècle », Ed. Denoël, 1981. Réédité sous le tire « Les relations amoureuses entre les femmes, XVIème-XXème siècle », Ed. Odile Jacob, 1995.
· Michèle Idels : « MLF, Psychanalyse et politique : la libération des possibles »
Militante du MLF, vice-présidente de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, avocate.
Nous sommes nombreuses à être passées de l’exclusion révoltée à un travail passionné pour comprendre le monde et le transformer, pour que des femmes existent. »
Publications :
Contributions et/ou articles dans « Des femmes en mouvements hebdo »
« La lettre de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie »
« La lettre de la Députée » d’Antoinette Fouque
« Le statut juridique des femmes dans l’Union Européenne » (Institut d’Etudes Européennes)
« Depuis 30 ans, des femmes éditent » (Editions des femmes).
Hélène Fléckinger : « Ne me libère pas, je m’en charge ». De la vidéo dans les luttes féministes »
Doctorante en cinéma à l’Université Paris 1-Sorbonne.
(extrait de vidéo des années 70)
« Ne me libère pas, je m’en charge » peut-on lire en Mai 68 sur les murs de l’Université de Nanterre. Les réalisatrices militantes féministes semblent reprendre ce slogan à leur compte. Au tout début des années 1970, en s’emparant de la vidéo, elles répondent en effet à l’exigence du Mouvement de libération des femmes de se constituer en force politique autonome, et revendiquent leur indépendance à l’égard du reste du cinéma, y compris militant, largement dominé par les hommes. De même que seules les femmes opprimées peuvent analyser et théoriser leur oppression, ce sont elles qui doivent créer leurs propres images et entamer une démarche militante d’auto-représentation. La vidéo devient alors un outil privilégié par les femmes et s’intègre étroitement aux luttes menées. La caméra devient, pour les féministes, un instrument dans une quête d’identité individuelle et collective, mais aussi un puissant outil de contre-pouvoir et d’agitation directe.« Tout ce qui nous concerne doit être dit par nous, et non par les hommes qui, détenant le monopole des médias, dénaturent l’information », déclarent les féministes du groupe Vidéa, premier collectif de vidéo non mixte. S’emparer de la caméra répond ainsi à une exigence politique de prise de parole et de réappropriation de son corps.
Cette communication se propose de revenir sur cette pratique vidéo autonome des femmes, une pratique décisive qui, dans les années 68, tente de contribuer à la transformation de la société et qui bouleverse assurément la représentation des femmes à l’écran. Un écran jusqu’ici dominé par un « sexisme ordinaire » et faisant se succéder des images de femmes humiliées, frappées, chosifiées. Les réalisatrices féministes transforment enfin les femmes, d’objets passifs du regard masculin, en sujets actifs de leur devenir social. L’oppression spécifique des femmes est analysée, et la domination n’apparaît plus comme « naturelle », mais comme le résultat d’une situation politique qui permet donc une action de résistance collective et de lutte offensive.
Livres (ouvrages collectifs):
« A tire d’elles. Itinéraires de féministes radicales des années 1970 » ouvrage de François Flamant, (Presses universitaires de Rennes, collection « Archives du Féminisme », 2007.
« Théâtre et cinéma militants (1966-1980)», Christian BIET et Olivier NEVEUX (dir.), Vic-la–Gardiole, L’Entretemps, 2007. Article : « Y’a qu’à pas baiser. La représentation des corps sexués dans le cinéma militant féministe et homosexuel (France, années 1970) », et deux entretiens : « « Donner la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas eue » : entretien avec Carole Roussopoulos » et « Il y a de la pensée dans le sexe et du sexe dans la pensée » entretien avec Lionel Soukaz .
« Art/Politique » Jean-Marc Lachaud (dir.), Article intitulé : « C’est avec la vidéo que nous nous raconterons. Carole Roussopoulos, réalisatrice féministe et matérialiste », L’Harmattan, 2006.
Rédaction de la partie sur les sources audiovisuelles du Guide des sources de l’histoire du féminisme, Christine Bard, Annie Metz et Valérie Neveu (dir.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.
Maya Surduts : « Les courants lutte de classes d’actualité dans les années 70 et 80 le sont toujours aujourd’hui ! »
Ancienne militante de la Coordination des Groupes Femmes – de Femmes en Luttes … aujourd’hui Secrétaire Générale de la CADAC et une des porte-parole du CNDF.
Comment la lutte féministe a subverti hier et subvertit toujours aujourd’hui l’ensemble des rapports sociaux et comment la société résiste. Est-ce encore une fois l’exception française ?
Brochures associatives :
« Contre les violences faites aux femmes », novembre 2003, novembre 2004, novembre 2006,
« Pour un véritable service public de la petite enfance ! », janvier et mars 2007.
« Abolir la précarité Pour un réel droit à l’emploi des femmes ! », juin 2007.
Livres :
« Contre les violences faites aux femmes : Une loi-cadre ! » Collectif National pour les Droits des Femmes, Ed. Syllepse.
« Une conquête inachevée : le droit des femmes à disposer de leur corps », CADAC Valérie Haudiquet, Maya Surduts, Nora Tenenbaum (coordination), Syllepse.
« En avant toutes ! » Assises pour les droits des femmes 15-16 mars 1997, Le Temps des Cerises.
« De nouveaux défis pour le féminisme » Actes du Forum du Collectif national pour les Droits des Femmes 9-10 mars 2002, Le Temps des Cerises.
· Josette Trat : « Féminisme et mouvement syndical, quelques réflexions à propos d’une histoire houleuse »
Sociologue et militante féministe.
Comment les nouvelles thématiques soulevées par la deuxième vague féministe sont entrées en collision de manière plus ou moins forte avec les traditions de syndicales du début des années 1970 et quels changements elles ont produits.
Livres :
« La question de la mixité et de l’égalité dans le mouvement syndical en France » dans « Métiers, identités professionnelles et genre » sous la direction de Jean-Yves Causer, Roland Pfefferkorn et Bernard Woehl. Ed. L’Harmattan, Logiques sociales, 2007, p. 113-132.
« La responsable féministe dans les organisations mixtes », Cahiers du Genre, hors série, Féminismes, recompositions et mutations, coordonné par Dominique Fougeyrollas-Schwebel et Eleni Varikas. L’Harmattan, 2007.
« L’histoire oubliée du courant féministe lutte de classes », Ed. Syllepse, collection Les Cahiers de Critique Communiste, Collectif 2007.
« L’autonomie des femmes en question. Antiféminismes et résistances en Amérique et en Europe », avec Diane Lamoureux et sous la direction de Roland Pfefferkorn, Ed. L’Harmattan, 2006.
Article : « Féminisme » in La France des années 1968, éditions Syllepse.
· Nicole-Edith Thévenin : « Féminisme, marxisme et organisation »
Philosophe et psychanalyste, responsable d’Elles Voient Rouge.
Comment Elles Voient Rouge a articulé le féminisme, le marxisme et la question de l’inconscient, quelle remise en question du parti communiste et des organisations politiques en général.
Livre :
Dernier livre : « Le Prince et l’hypocrite » Ed. Syllepse, 2008.
Claudie Lesselier : « Mouvement de femmes , exils, migrations »
Agrégée d’histoire, poursuit des recherches sur l’histoire des mouvements et des mobilisations collectives de femmes migrantes, exilées ou se revendiquant de l’héritage de l’immigration, elle est aussi engagée de longue date dans les mouvements féministes.
Dans les années 70 se forment de petits groupes militants de femmes étrangères, exilées et étudiantes surtout, au carrefour entre les dynamiques des mouvements de libération des femmes, des solidarités internationales et des mouvements politiques des immigrations et des exils. Mais les femmes de l’immigration économique et familiale restent davantage dans l’ombre, l’immigration est pensée au masculin et ces femmes rencontrent beaucoup d’obstacles pour s’organiser et s’exprimer collectivement dans l’espace public Cela change au tournant des années 80, dans un contexte nouveau, avec un engagement beaucoup plus large et de multiples initiatives dont on verra brièvement les origines et les modalités.
Livres :
« Femmes, genre, féminisme », Editions Syllepse, 2007 (article).
« Femmes genre migrations et mondialisation », Cahiers du CEDREF, 2008.
· Bibia Pavard : « Le Mouvement de Libération des Femmes, le Mouvement de libéralisation de l’avortement et la loi Veil »
Doctorante au Centre d’Histoire de Sciences Po.
Le Mouvement de Libération des Femmes est à l’origine d’une rupture dans la revendication pour la libéralisation de l’avortement à la fois sur le fond et dans la forme à partir de 1970. A travers le manifeste des 343 et le procès de Bobigny il contribue à associer durablement liberté d’avorter et libération des femmes. Nous verrons donc comment les revendications de contraception et d’avortement libres et gratuits contribue à la fois à rassembler dans et autour du mouvement de Libération des femmes, non sans certains débats (pratiquer des avortements ou non? Quels rapports entre les médecins et les non médecins? Quelles rapports entre les femmes et les hommes? Une loi ou suppression de toute loi?), ainsi qu’à faire de cette question un problème public majeur qui conduit finalement à la modification des lois sur la contraception et l’avortement en 1974 et 1975.
Livre :
« Les Editions des Femmes, histoire des premières années 1972-1979 », Paris, L’Harmattan, 2005.
· Françoise Picq : « Les années mouvement : quel statut politique pour les femmes ? »
Maitre de Conférences en science politique à l’Université Paris Dauphine, militante et chercheuse féministe, vice-présidente de l’ANEF (Association Nationale des Etudes Féministes).
Comment le mouvement des femmes a prolongé Mai 68 tout en amorçant une rupture avec un certain militantisme. Quels résultats (paradoxaux) de recomposition du militantisme : entre réforme et révolution.
Livres :
« Libération des femmes, les années mouvement », Seuil, 1993.
21 H. 30 : débat avec la salle
Questions brèves ne dépassant pas 2 minutes chacune. Réponses concises.
Coordination : Monique Dental
Tél : 01 42 23 78 15
monique.dental@orange.fr